Comment faire mentir un indice boursier ?

Un indice qui monte c’est bien. Cependant s’il monte moins fort que l’inflation, l’investisseur a un réel souci. Vous allez constater dans ce billet l’incroyable mensonge des indices US depuis 2000…

Cet article est extrait de ma lettre de fevrier 2013 :

 

La dévaluation du mois ! C’est au Venezuela

Lorsque l’on cherche à redevenir séduisant aux yeux des pays avec lesquels on vend ses petites affaires, il n’y a qu’une solution : la dévaluation de sa propre monnaie.

Seuls les pays responsables de leur propre politique monétaire peuvent le faire, c’est bien pour cela qu’en Europe tout le monde s’arrache les cheveux avec un unique taux directeur qui donne des résultats asymétriques entre gens du nord et gens du sud.

 

Concrètement, à quoi ca ressemble une dévaluation ?

Vous vous réveillez un matin et vous lisez dans le journal que le pays vient de procéder à une dévaluation de 46% de sa monnaie. Donc si vous comptiez acheter un téléviseur chinois cette semaine, il vous coutera 85% plus cher que la veille. De même pour tout produit importé.

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Pour faire simple, l’état est venu voler 46% du pouvoir d’achat du peuple pour relancer la production industrielle du pays. En principe c’est un mal pour un bien, car le pays recommence à devenir compétitif et à exporter. Le « +46% » ressemblant davantage à un vol qu’à une politique monétaire réfléchie sur le long terme.

 

La crise Grecque et la peur de la dévaluation

Au plus fort de la la crise Grecque, une peur de la sortie de la zone euro et donc d’un retour à un Drachma dévalué planait sur le peuple Grec. Résultats des courses ? Des centaines de comptes bancaires ont été ouvert dans le pays le plus stable et fort d’europe : l’Allemagne. Les classes moyennes et aisées ont procédé à cette migration de leurs capitaux afin de ne pas perdre leur pouvoir d’achat.

Un gouvernement qui dévalue régulièrement sa monnaie trop brutalement voit la plupart de ses liquidités sortir du pays ou s’investir en éléments tangibles : immobilier, or, art, terrain agricole, etc…

 

Les conséquences sur les bourses ?

Comme nous le montre le précédent graphique, c’est à partir de 2010 qu’une politique agressive de dévaluation s’est mise en place au Venezuela. C’est aussi à partir de ce moment là que les marchés boursiers ont compris la politique inflationniste de Hugo Chavez (RIP):

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Ce graphique est exprimé en valeur nominale des prix (en prix constant). Pour avoir une véritable idée de la sur ou sous performance des bourses pendant cette période, il aurait fallu ajuster cette progression au niveau d’inflation, c’est à dire en valeur réelle.

 

Et les US, en valeur nominale et réelle ?

C’est le moment de parler de ce que les indices US nous font depuis 2000 : ils montent en valeur nominale mais ils baissent en valeur réelle ! Ci dessous 3 façon de voir l’évolution du Dow Jones :

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1 – En rouge, il est exprimé en dollar constant, c’est à dire en valeur nominale. C’est une illusion.

2 – En bleu clair il est ajusté à l’inflation (au pouvoir d’achat). Depuis le début des années 1980, le gouvernement n’a pas arrêté de changer ses méthodes de calcul de l’inflation pour donner la fausse illusion que la perte du pouvoir d’achat était moindre. Et donc que l’économie US était la plus prospère.

3 – En bleu foncé, il est ajusté à l’inflation. Mais celle-ci est calculée avec la même méthode que celle pré-années 1980. Et là on se rend compte que depuis 2000 ca baisse fort en valeur réelle !

 

La vraie création de richesse du S&P sur 150 ans

Désormais, vous comprenez que la montée des indices doit être calculée en valeur réelle pour ne pas investir dans l’illusion. Voici l’évolution du S&P sur 150 ans :

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On se rend compte que finalement la bourse ne monte pas tout le temps . Et pire quand elle monte en valeur nominale, elle baisse parfois en valeur réelle !

Méfiez-vous des apparences. Nous sommes clairement dans un cycle de 20ans où la variable « illusion » sert de boussole aux politiques monétaires.

Rappelons que depuis 2009, les volumes de transaction sont ridicules. Tandis que la création monétaire et les interventions étatiques sur les marchés sont simplement stratosphériques !

Qui manipule qui d’après vous ?

Cet article est extrait de ma lettre de fevrier 2013.

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